« Alors vous y étiez au déjeuner marocain ?

– Ah ben non, j’avais tennis / piscine / câlin hebdo ou mensuel / repas de famille… mais qu’est-ce qui s’est dit dis-donc ?

– Ah ah ah … »

Souvent la réponse est rapide et vague, « c’était bien, on a bien mangé et pis y’avait Lucette/Jean-Louis/Henriette que je n’avais pas vu depuis l’an pèbre … sinon on a applaudi François mais on n’a pas tout compris, mais on a applaudi … »

 

En fait la réponse est difficile car le contexte joue un grand rôle, avoir enfin le temps de parler à des connaissances sans être coupé par l’insistance d’un animateur d’atelier, retrouver de vieilles têtes bien aimées, savourer le plaisir de s’asseoir, entouré de plusieurs personnes que l’on souhaitait rencontrer depuis longtemps, ces plaisirs ne s’expriment que difficilement à la volée…

Prendre le temps d’évoquer un parcours qu’il soit de vie ou de golf, écouter une histoire particulière, se tourner vers un interlocuteur et lui exprimer le plaisir d’échanger, se souvenir d’anecdotes et entendre des choses invraisemblables ou étonnantes enfin, comment exprimer ces plaisirs si profonds même si bien élémentaires ?

 

Et les thèmes évoqués, en les énumérant ex-post, ne vont-ils pas paraitre bien dérisoires hors contexte justement ?

– La découverte de l’organisation mise en place, les trois salles occupées, les hors d’œuvre dans les fours, les personnes allant et venant porter les assiettes, remerciées avec effusion, la gentillesse et la bienveillance, le plaisir de rencontrer des personnes avenantes et souriantes …

– Les plats et les boissons, Boulaouane et Sidi Brahim que l’on retrouve avec plaisir, les poivrons « comme chez ma mère », la finesse du grain et le goût de la volaille…

– Les échanges à bâtons rompus sur les Ateliers, les rendez-vous, les idées de nouvelles activités, plus généralement « la vie et les œuvres des uns et des autres », les sujets à la mode ou gravement présents …

 

Eh bien, une fois de plus, oui les absents ont eu tort car cette convivialité reste indispensable dans toute société ou communauté et tout doit et devra être fait pour retrouver la volonté de placer le mot Fraternité au fronton de l’école de Nahon.

Heureusement, la saison des galettes et des crêpes nous donnera la possibilité de l’exprimer encore.

 

Jacques Cardinal.